Le quatrième cours portait sur un second exemple important d’épigénétique chez les mammifères : l’« empreinte parentale ». Deux embryologistes, Davor Solter et Azim Surani, ont effectué chez la souris des expériences pionnières de transplantation nucléaire visant à produire des embryons à partir de deux génomes d’origine maternelle (des gynogénotes) ou bien de deux génomes d’origine paternelle (des androgénotes). Dans les deux cas, ils observent une létalité embryonnaire précoce, et cela alors même que tous ces génomes portent la même information génétique. Ces résultats font échos aux observations du généticien Bruce Cattanach, qui avait noté de sévères atteintes phénotypiques chez les souris présentant une « disomie uniparentale » – c’est-à-dire chez les souris porteuses, suite à des accidents chromosomiques, d’une paire de chromosomes provenant d’un seul parent. De nouveau, il est rapidement établi pendant les années 1990, que la méthylation de l’ADN joue un rôle essentiel dans la non-équivalence des génomes d’origine maternelle et paternelle. Plus récemment, les ARN non codants ont été impliqués dans divers exemples d’empreinte génétique ainsi que dans le processus de l’inactivation du chromosome X, suggérant que ces molécules auraient un rôle clé dans l’évolution des mécanismes de régulation monoallèlique et épigénétique.
16:00 à 17:30
Cours
L'empreinte parentale, une mémoire de l'origine maternelle ou paternelle des gènes
Edith Heard
16:00 à 17:30