Film : Lullaby to my father (2012)
Ni l’architecture ni le cinéma ne sont des arts intimes. À la différence du peintre devant sa toile, il s’agit de création collective qui impose de mobiliser un grand nombre de collaborations. Et dans ces deux médiums il s’agit de traduire des textes en formes. L’architecte reçoit un programme qui précise les fonctions, le site, le budget, les matériaux etc., mais ce ne sont que des textes qu’il doit transformer en élaborant une forme spatiale en trois dimensions. Un cinéaste travaille avec un scénario, et là aussi ce ne sont au départ que des mots. Le processus créatif consiste à convertir ces mots en images, en une forme temporelle. Dans le type de cinéma que je défends, il est possible de mettre en œuvre un processus artisanal, capable de se transformer en permanence pour accueillir le hasard et les contingences, en maintenant ouvert le dialogue avec l’équipe et la possibilité de constamment réinterpréter les paramètres du projet.