Résumé
Dans le quatrième cours, nous avons continué notre progression à travers les différentes méthodes d’IRM qui permettent d’affiner l’identification des codes neuronaux. Parmi celles-ci, la méthode d’amorçage ou d’adaptation présente un avantage clé : elle est la seule qui permette de mesurer les codes neuronaux à l’intérieur d’un voxel, en s’affranchissant de la médiocre résolution spatiale de l’IRM. L’idée est de s’appuyer sur le phénomène d’adaptation à la répétition : dans de nombreuses régions du cortex, sinon toutes, la répétition d’un même stimulus conduit à une réduction de l’activité neuronale, donc du signal d’IRM. Dans un dessin expérimental croisé, on va donc comparer l’activation évoquée par des paires de stimuli s1 et s2, soit répétés (s1 suivi de s1, et s2+s2), soit non répétés (s1+s2 et s2+s1). L’effet est subtil : en moyenne, les stimuli sont identiques, seule change leur relation (mais le sujet n’a pas besoin d’être conscient de la relation entre les stimuli, ni même de la présence du stimulus d’adaptation). Si la région cérébrale différencie les deux stimuli, elle doit montrer une réduction de l’activité à la répétition.
La méthode d’amorçage permet des inférences sophistiquées sur les codes neuronaux. Ainsi, elle nous a permis de démontrer que le cortex pariétal humain code les noms de nombres et les chiffres arabes (« trois » et « 3 ») comme la même quantité, et ce de façon automatique et inconsciente. L’adaptation permet également de tracer des courbes d’accord (tuning curves) que l’on peut comparer à celles obtenues par la neurophysiologie chez l’animal.