Osiris est universellement connu pour être le dieu des morts. Il a de fait la particularité d’être un dieu mortel, lui qui fut assassiné par son frère Seth puis ramené à la vie par sa sœur et épouse Isis, à l’aide des rites funéraires qui deviennent, pour chaque Égyptien de l’Antiquité, les modes d’emploi de la survie post mortem. Néanmoins, Osiris se fait aussi une place de plus en plus importante dans les sanctuaires divins à partir du Nouvel Empire et jusqu’à l’époque gréco-romaine. Ce cours explore les modalités de ce culte d’Osiris se diffusant à travers l’Égypte en se détachant de son contexte funéraire de prédilection.
Après une présentation générale du positionnement d’Osiris dans le panthéon égyptien, différentes approches sont envisagées successivement pour cerner le lien qui s’établit entre Osiris et les vivants. Que nous disent les désignations du dieu régulièrement qualifié de « maître de la vie », de « souverain des vivants », qui peuvent décrire son pouvoir aussi bien sur les trépassés que sur « ceux qui sont sur terre » ? Comment s’organisent les lieux de contacts entre Osiris et les vivants tout à travers le territoire et comment conçoit-on le positionnement d’Osiris dans l’au-delà et la possibilité d’y accéder. Et, d’un point de vue des espaces cultuels, quels sont-ils et comment sont-ils configurés pour permettre cette interaction ?
Si notre questionnement se veut englober une large perspective chronologique, nous fixerons aussi notre attention sur un objet plus limité, à savoir une chapelle de Karnak datant de la XXVe dynastie et consacrée à Osiris « maître de la vie », qui porte aussi le nom de « celui qui secourt le malheureux » ou « le sauveur ». Nous pourrons nous appuyer sur les données nouvelles issues tout récemment des travaux de la mission sanctuaires osiriens de Karnak.