Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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Le cours 6 (6 avril) a présenté quelques voies de recherche à poursuivre. On a rappelé que le retour en grâce des vertus en épistémologie n’a pas été le seul fait de « l’épistémologie des vertus » mais s’est trouvé associé soit 1) àla suspicion frappant les approches plus déontologiques de la connaissance, en termes de devoirs et d’obligations, et dans le cadre d’une éthique de la croyance ; 2) à la conviction que l’épistémologie ne doit pas se borner à la sphère de la justification et de la connaissance, mais doit s’ouvrir à l’évaluation épistémique en général (et donc aux délibérations menées dans nos enquêtes épistémiques, mode plus naturel où se manifeste la connaissance, ainsi qu’aux mécanismes qui s’y déploient : doutes, émotions épistémiques, sentiment de rationalité, etc.), voire privilégier d’autres modalités épistémiques que la connaissance ou l’enquête, en misant sur la priorité de la compréhension, de la sagesse ou de l’épanouissement humain ; 3) à l’idée, de plus en plus admise, que les vertus épistémiques peuvent être étudiées pour elles-mêmes, qu’on peut en dresser des listes et montrer à quels vices épistémiques elles s’opposent. Mais on a noté que ce genre d’analyse glisse aussi souvent de l’épistémologie vers l’éthique, et qu’on finit par se demander ce qu’ont de proprement « épistémiques », les vertus ou vices en question. Qu’il y ait des « biais » ou des « injustices [1] », certes : quant à savoir ce qu’ils ont d’intrinsèquement « épistémique », c’est moins clair.

Références