Le site de Chirik-rabat, au sud du bas Syr-darya, semble offrir en milieu nomade (les Apasiaques de Strabon ?) un écho de ces enceintes royales ou proto-villes chorasmiennes. Il a été en activité de la fin du IVe s. au IIe s. av. n.è. Un rempart de 42 ha, réduit dans une seconde phase, ceint une citadelle oblongue. La technique dénote la participation probable d’architectes et même de maçons chorasmiens. Avant ces constructions le site paraît avoir été un site funéraire, peut-être royal, car il intègre des kourganes préexistants, après quoi sont édifiés deux mausolées dont l’un pris dans le rempart final du site. Celui-ci a livré les restes d’une armure de cataphractaire identique à celle trouvée à l’arsenal d’Aï Khanoum, ce qui suggère que ces chefs tribaux « Saka » semi-sédentarisés pouvaient servir comme troupes auxiliaires ou mercenaires individuels dans les contingents lourds des armées des empires méridionaux : les Parthes, voire les Grecs ? À ce titre les nomades de la périphérie chorasmienne auraient pu être un facteur important des relations avec les empires méridionaux, au même titre que le commerce dont à vrai dire on ne saisit pas grand-chose à cette époque, hormis quelques céramiques et petits objets importés.
La période « kouchane » (Minardi : « Antique 3 »), Ier – début IVe s. de n.è.
Toprak-kala (fig. 3) est clairement le site qui a remplacé Akchakhan-kala en tant que site royal, à 20 km au nord-est, en fonction d’une décision méthodiquement exécutée et non sous la pression d’événements extérieurs. Certains éléments (boiseries, bases en pierre) semblent même avoir été déménagés d’un site à l’autre.