Amphithéâtre Maurice Halbwachs, Site Marcelin Berthelot
En libre accès, dans la limite des places disponibles
-

Résumé

Durant la période hellénistique, qui semble à la fois si ancienne et si moderne, des auteurs juifs explorent des voies où tradition juive et pensée grecque convergent. C’est également l’époque où débute l’histoire de la philosophie juive. Pour Philon d’Alexandrie (env. 20 av. J.-C. - 50 apr. J.-C.) la Torah, qu’il considère comme la loi de Moïse, est un chemin philosophique conduisant à une vie meilleure. Contrairement à Spinoza, qui, au XVIIe siècle, rejettera les interprétations philosophiques de la Torah, les auteurs judéo-hellénistiques proposaient une signification profonde et cachée dans la Bible. Il s’agit d’une philosophie au service de la théologie, mais néanmoins d’une philosophie. Selon eux, la philosophie est « le plus grand des biens » que l’homme possède, et, d’après quelques auteurs judéo-hellénistiques, Moïse en aurait même été l’inventeur. Pour Philon, la Torah est l’équivalent de la loi de nature (un concept d’origine stoïcienne). Celui qui suit les commandements de la Torah est donc en accord avec le monde. Il s’ensuit que « l’homme soumis à la loi est par là même citoyen du monde ». Ainsi, Moïse devient le symbole idéal du cosmopolite, terme profondément hellénistique qui apparaît pour la première fois dans la littérature grecque chez Philon d’Alexandrie.