Amphithéâtre Maurice Halbwachs, Site Marcelin Berthelot
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Résumé

La mortalité exceptionnelle causée par la pandémie de peste qui dévaste l’Afro-Eurasie au XIVe siècle a profondément marqué la société européenne, son économie, sa littérature et son art. La recherche contemporaine en biologie fait également écho de cette période marquante : la peste noire est souvent invoquée comme l’une des causes principales de certaines particularités génétiques, voire de certaines maladies, qui caractérisent les populations actuelles d’Europe et du Moyen-Orient.

Dès 1962, on émet par exemple l’hypothèse que la fréquence des groupes sanguins A, B et O témoigne des effets de la forte sélection naturelle qu’a imposée la pandémie sur la population européenne. Il émerge alors l’idée que nos gènes ont pu rendre nos ancêtres plus ou moins résistants ou susceptibles à l’infection par Yersinia pestis. D’ailleurs, peut-être qu’une partie de la mortalité catastrophique de la peste noire serait due à la grande susceptibilité de la population médiévale à cette infection... Mais comment vérifier cette hypothèse ? Une révolution technologique récente en génétique pourrait nous permettre de déterminer pour la première fois le rôle de nos gènes dans cette pandémie meurtrière et, de manière plus surprenante, de mesurer l’effet qu’a eu cette pandémie sur l’évolution et la santé humaine.

Intervenant(s)

Étienne Patin

Institut Pasteur