Amphithéâtre Maurice Halbwachs, Site Marcelin Berthelot
En libre accès, dans la limite des places disponibles
-

Résumé

Longtemps, les chercheurs engagés dans des problématiques relatives aux maladies infectieuses du passé ont regretté l’absence de vestiges archéologiques permettant d’appréhender, autrement que par des textes peu explicites, l’attitude des sociétés du passé à l’égard des morts par épidémie. Ce n’est que depuis les années 1980 et le développement de l’archéologie préventive que des ensembles funéraires reconnus comme étant liés à des crises de nature épidémique sont devenus clairement tangibles.

La prise en compte des méthodes de l’archéothanatologie, centrées sur la compréhension des modalités funéraires à partir de l’étude des squelettes dans leurs tombes, a non seulement permis de détecter des phénomènes de mortalité anormale (par exemple avec la constitution de sépultures dites multiples), mais également de révéler certaines spécificités des traitements sépulcraux en contexte épidémique ainsi que leurs diversités au cours du temps.

Parallèlement, les progrès constants des techniques d’analyse des restes humains ont conduit à l’élaboration d’un certain nombre d’outils nous éclairant sur la nature des crises de mortalité, et tout particulièrement sur la peste. Les travaux archéologiques au départ de faible portée ont peu à peu permis, au fil des découvertes et des diversités de situations rencontrées, de proposer une étude comparative intégrant plusieurs sites constitués en temps d’épidémie de peste noire.

Enrichis par des données historiques, lorsque le contexte s’y prête, et celles fournies par la paléobiologie, elles ont progressivement conduit à un renouvellement complet des connaissances et des problématiques quant aux manifestations et conséquences de ces épidémies sur les sociétés du passé.

Intervenant(s)

Dominique Castex

Université de Bordeaux