André Wilms
Issu d'une famille alsacienne éloignée du monde théâtral, André Wilms, après un CAP stuqueur, débute comme cintrier au théâtre Sorano accueillant alors le Grenier de Toulouse, fondé par Maurice Sarrazin. Il est rapidement engagé comme figurant. Alors militant maoïste à la Gauche prolétarienne, il passe une audition devant Klaus Michael Grüber, qui l'a mis en scène dans Faust/Salpêtrière.
Après son engagement dans le Baal de Bertolt Brecht mis en scène par André Engel, ce dernier lui offre une place dans d’autres pièces : En attendant Godot de Samuel Beckett, Hôtel moderne d'après Franz Kafka, La Nuit des chasseurs d'après Woyzeck de Georg Büchner. Il intègre le collectif du Théâtre national de Strasbourg, alors nouvellement créé et dirigé par Jean-Pierre Vincent.
Sa collaboration avec Grüber se poursuivit avec La Mort de Danton de Büchner, Le Pôle de Nabokov). Il travaillera ensuite avec Deborah Warner (La Maison de poupée) et Michel Deutsch (Imprécation II, IV et XXXVI, respectivement en 1993, 1995 et 1999), ou Heiner Goebbels (Max Black en 1998, Eraritjaritjakaen 2004).
Il a été l'un des premiers partisans de Heiner Müller en France.
Au cinéma, il a joué dans une cinquantaine de films, dont plusieurs pour Aki Kaurismäki (La Vie de bohème, Le Havre) ou Étienne Chatiliez (La vie est un long fleuve tranquille, Tatie Danielle, Tanguy, La confiance règne), ainsi que pour Amos Gitaï (Roses à crédit) ou Valeria Bruni Tedeschi (Un château en Italie).
Dès la fin des années quatre-vingt, André Wilms s’est mis à signer ses propres mises en scène au théâtre et à l’opéra ; il a notamment monté La Conférence des oiseaux de Michaël Levinas (Festival International de Montpellier, 1988), Le Château de Barbe-Bleue de Béla Bartók (Festival International de Montpellier, 1990), La Philosophie dans le boudoir du Marquis de Sade (Munich, Marstall, 1997), Pulsion de F. X. Kroetz (Théâtre de la Colline, 1999), La Noce chez les petits bourgeois de Bertolt Brecht (Munich, 2000), La Vie de bohème d'après Henry Murger et Aki Kaurismaki (Stadttheater de Francfort, 2001), Histoires de famille de Biljana Srbljanović (Théâtre national populaire – Villeurbanne, Théâtre national de la Colline, 2002), Les Bacchantes de Euripide (Comédie-Française).
En février 2019, il a joué dans La Fin de l’homme rouge, spectacle crée par Emmanuel Meirieu d’après le roman de Svetlana Alexievitch, au théâtre des Gémeaux à Sceaux.