Résumé
Les relations entre les peuples autochtones et les colonisateurs européens ont été imprégnées d’une violence multiforme qui s’est développée au fil des siècles par l’imposition d’une seule vision de monde, d’une seule langue et d’une seule notion de territoire. Cette histoire s’est traduite par un concept de nation fondé sur l’exclusion du différent, celui-ci devant être intégré à la société dominante. La réduction des peuples amérindiens au cours de l’histoire de la conquête et de l’évangélisation a entraîné une réduction de la diversité linguistique au profit d’une relative uniformisation des langues. Encore aujourd’hui, les langues autochtones risquent de disparaître sous les pressions conjuguées de la domination de la langue nationale, d’une emprise socio-économique et politique et du non-respect des droits humains et des libertés fondamentales. L’éducation qui pourrait être un vecteur de stimulation de l’apprentissage linguistique en langue autochtone n’atteint pas toujours ses objectifs. Que signifie transmettre et apprendre pour les peuples amérindiens ? L’objet de la transmission linguistique et culturelle doit être redéfini par les autochtones. L’écriture alphabétique, audiovisuelle ou artistique peut-elle favoriser la transmission des savoirs ? Quel lien entretient-elle avec l’oralité et les diverses formes d'expressions culturelles ? Les spécificités des langages autochtones doivent être préservées comme des ressources dans l’apprentissage des rapports au vivant et au territoire.