Résumé
L’un des fondements les plus élémentaires du vivre-ensemble, le rapport à la Terre, s’exprime à travers la langue. Le rapport à la terre est pour les peuples amérindiens l’indice d’une appartenance identitaire et il implique la reconnaissance des droits des peuples autochtones à disposer de leurs territoires. Mais il définit aussi un espace socio-politique où viennent s’ancrer des liens de solidarité entre humains et avec des êtres collectifs existants – animaux, plantes, lieux et esprits. Ce sont ces cosmovisions et ces liens d’attachement des peuples à un territoire vivant qui demandent aujourd’hui à être reconnus. Les langues amérindiennes expriment un rapport cosmopolitique à l'existence. Dans les conflits liés à la colonialité, portant sur l’appropriation des ressources, des savoirs et des territoires, peu de place est laissée à la reconnaissance des relations multiples que les peuples amérindiens établissent au sein de ces territoires vivants.