Résumé
La découverte d’une riche nécropole à Saïda en 1887 constitue un véritable tournant dans la carrière d’Osman Hamdi Bey, alors directeur du Musée impérial ottoman. En poste depuis 1881, cet artiste bureaucrate avait œuvré pour promouvoir la visibilité de son musée et pour la reconnaissance des droits de l’État ottoman sur les vestiges découverts sur son territoire. Son règlement des antiquités de 1884 avait irrité les grandes puissances par ses mesures draconiennes ; les découvertes de 1887 lui permirent de prouver que son musée ne se contentait pas d’interdire mais entendait aussi s’engager dans la course aux antiquités. Le prestige des découvertes sidoniennes, l’excellente promotion que Hamdi fit de cette aubaine et la reconnaissance que lui accordèrent certaines sommités occidentales furent à l’origine de la transformation radicale d’un modeste musée en une institution d’envergure internationale et de l’accession, du moins symbolique, de l’Empire ottoman au range des puissances civilisées.