Colloque

La découverte de la Phénicie au XIXe siècle : Sidon entre la France, l'Empire ottoman et le Liban

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Pour sa première journée d’études, la chaire internationale Histoire turque et ottomane a choisi de traiter d’un sujet qui recoupe plusieurs intérêts et disciplines : la découverte archéologique de la Phénicie au XIXe siècle, avec un accent particulier sur le site de Sidon, aujourd’hui la ville libanaise de Saïda, à une quarantaine de kilomètres au sud de Beyrouth. Tout d’abord l’archéologie et l’histoire, celle de l’archéologie et des collections, bien sûr, mais aussi celle de l’Empire ottoman et plus particulièrement du Liban, au cœur de ce que l’on a appelé la Question d’Orient. Il en découle une forme de rivalité entre la France, acquérant dans la région une influence croissante qui culminera avec un mandat après la Grande Guerre, et l’Empire ottoman, tentant de maintenir son autorité dans une province à la démographie complexe, de plus en plus fortement imbriquée dans un contexte quasi colonial. Enfin, une histoire plus ciblée sur des hommes, acteurs principaux de cette « découverte » : Ernest Renan, historien, philologue et professeur au Collège de France, dont la mission de Phénicie (1860-1861) jouera un rôle pionnier dans la foulée des premières découvertes à Sidon ; mais aussi Osman Hamdi Bey dont les fouilles de 1887 mettront au jour une riche nécropole dont les sarcophages, défrayant la chronique, lui fourniront les moyens de propulser l’archéologie et la muséologie ottomanes au-devant de la scène internationale. Il s’agit aussi d’acteurs « secondaires » dont le rôle est mineur, souvent ambigu, tels les membres de la famille Durighello, « chasseurs d’antiquités », et des notabilités de la région, tels l’ingénieur Bechara Deb ou les dynasties locales des Jumblatt et des Arslan.

De fouille en fouille, de sarcophage en sarcophage, des spécialistes de ce vaste et complexe sujet dévoileront et examineront les péripéties de cette fascinante histoire qui nous mènera jusqu’à la question de la gestion et la perception de ce patrimoine de l’effondrement colonial au présent. Nous aurons par ailleurs le plaisir de clôturer cette journée avec une intervention peu ordinaire, Uncanny Encounters (Rencontres extraordinaires), de l’artiste beyrouthin de renommée internationale, Akram Zaatari, qui revisitera à sa manière les fouilles de 1887 dans sa ville natale de Saïda.

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