Résumé
Venant cinquante-six ans après la mise au jour de l’alors déjà très célèbre Mosaïque d’Alexandre à Pompéi (1831), la découverte en 1887 de la nécropole de Sidon marque l’un des temps forts des recherches archéologiques dans l’Empire ottoman et elle fut saluée immédiatement dans la presse grand public et dans les publications plus spécialisées. On souligna plus particulièrement l’immense intérêt d’un des sarcophages historiés qui portait des scènes de guerre et de chasse où l’on s’entendait pour reconnaître Alexandre, d’où le nom que l’on continue à lui donner. Dans le même temps, cette découverte marque une nouvelle phase dans l’histoire du musée d’Istanbul puisque son directeur, Hamdi Bey, vint diriger les fouilles en compagnie de Démosthènes Baltazzi et que, sur ordre du sultan, les sarcophages furent alors transportés dans la capitale : le « sarcophage d’Alexandre » orna la plus grande salle nouvellement préparée qui fut ouverte au public le 13 juin 1891. C’est également à Hamdi Bey, en collaboration avec Théodore Reinach, que l’on doit la publication en 1892 de La nécropole royale de Sidon (Paris), au sein de laquelle le « Grand Sarcophage » tient une place de choix. L’intérêt pour cette œuvre d’art n'a jamais décliné depuis 1887, et les débats continuent d’aller bon train parmi les spécialistes.