Les textes sacrés dans un monde mondialisé
Anne Cheng et Thomas Römer
« La France a un problème avec la Bible » a déclaré un jour Thomas Römer. Son succès au Collège dément ce propos. De même que l'influence du christianisme sur le socialisme français. La France a par ailleurs une longue histoire avec la tradition chinoise. La sinologie est une invention française. Une chaire fut créee en 1814 au Collège. Reste que les textes sacrés – qu'il s'agisse de la Bible ou de Confucius – doivent faire face à la fois au fondamentalisme et à un usage banalisé. Souvent instrumentalisés en Chine à des fins de propagande politique, souvent lus de façon littérale en Occident, il est urgent de les interpréter en fonction de leur contexte historique. Mieux : ne pas les enfermer dans leur aire culturelle et dégager le fonds commun d'humanité qu'ils recèlent.
Comprendre la naissance de ces textes, mesurer leur influence, nécessite un regard critique, et un esprit d'ouverture. Comment faire parler ces textes sacrés ?
Qu'ont-ils à nous transmettre ? Pouvons-nous échapper à la vogue de la sagesse ? Tel est l'enjeu de ce débat...
À lire
Cheng A., Histoire de la pensée chinoise, Éditions du Seuil, 1997, 650 p. (ouvrage récompensé en 1997 par le prix Stanislas-Julien de l'Académie des inscriptions et belles-lettres et par le prix Dagnan-Bouveret de l'Académie des sciences morales et politiques).
Cheng A. (dir.), La pensée en Chine aujourd’hui, Gallimard, « Folio Essais », 2007, 478 p.
Römer T., Dieu obscur. Le sexe, la cruauté et la violence dans l’Ancien Testament (Essais Bibliques 27), Genève, Labor et Fides, 1996, 2e éd. 1998, 3e éd. revue et augmentée 2009.
Moïse, La Découverte.