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Colloque Climat, énergie et société : le Collège de France et la COP21

Organisé par le Professeur Edouard Bard, sous le Haut Patronage et en présence de Monsieur François Hollande, Président de la République. 9 novembre 2015

Le Président de la République François Hollande, l’Administrateur du Collège de France Alain Prochiantz et le Professeur Édouard Bard

Quelques jours avant l’ouverture de la Conférence de Paris sur le climat (30 novembre-12 décembre 2015) s’est tenu au Collège de France un colloque intitulé « Le Collège de France et la COP21 » en présence du Président de la République François Hollande, de la Ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Najat Vallaud-Belkacem et du Secrétaire d’État chargé de l’Enseignements supérieur et de la Recherche, Thierry Mandon. Dix chercheurs se sont succédé au cours de cette journée afin de dresser le bilan des connaissances actuelles et des initiatives envisageables pour lutter contre le réchauffement climatique et ses conséquences. Le colloque s’est conclu par une table ronde à laquelle ont participé le Président de la République François Hollande, l’Administrateur du Collège de France Alain Prochiantz et les professeurs Edouard Bard, Philippe Descola et Jean-Marie Tarascon.

Comme l’a souligné Alain Prochiantz dans son introduction générale, la globalité du phénomène climatique oblige à prendre collectivement en compte tous ses aspects : écologiques, économiques, sociologiques, culturels, anthropologiques, politiques et scientifiques. « Même si la gouvernance collective du monde parvient à limiter le réchauffement climatique à hauteur de deux degrés, certaines régions seront durement affectées et nous assisterons à des exodes climatiques, des migrations, dont nous percevons déjà les premières manifestations et qui n’annoncent rien de bon pour la vie démocratique et la paix globale si les réponses apportées relèvent de réflexes animaux de lutte pour l’espace vital. Mais nous pouvons encore espérer que la raison l’emporte. Parce que nous ne sommes pas des animaux comme les autres, nous sommes en mesure d’anticiper et de travailler ensemble pour que les humains non seulement survivent mais le fassent dans les conditions les moins inhumaines possibles. » Alain Prochiantz a également interpellé le Secrétaire d’État chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Thierry Mandon, sur l’importance cruciale, pour l’élaboration de solutions efficaces et durables, d’un investissement accru de l’État dans la recherche fondamentale. « Il est illusoire de penser que nous pourrions nous en sortir honorablement sans qu’un effort massif soit fait au niveau international en faveur de l’enseignement, de la recherche et de l’innovation. Ce sont des scientifiques qui grâce aux modèles développés ont permis de mettre en évidence ce danger. On ne peut plus aujourd’hui nier l’essentiel : oui la température va augmenter, oui les humains en portent une part importante de responsabilité. Et comme toujours depuis que notre espèce est apparue ce sont l’imagination et l’invention qui doivent apporter des solutions. Il n’y a plus de temps à perdre. On doit donc se désoler que dans presque tous les pays où la science constitue une activité culturelle et sociale importante, la puissance publique ait par trop négligé ces investissements dans la recherche, surtout dans sa part fondamentale. »

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Article paru dans La Lettre du Collège de France n° 41, 2015-2016