Présentation

André Grabar est né à Kyiv (Ukraine) le 26 juillet 1896. Il y effectue ses études secondaires, puis est diplômé en 1913 en Russie. Inapte au service militaire, il ne prend aucune part ni à la guerre de 1914-1918 ni à la guerre civile russe (1918-1920) et quitte la Russie en janvier 1920, et de 1920 à 1922, réside à Sofia (Bulgarie) où il occupe un poste au Musée archéologique qui lui donne l’occasion de photographier la peinture murale religieuse de ce pays. D’abord lecteur de russe à l’université de Strasbourg en 1922, il est chargé ensuite d’un enseignement en histoire de l’art puis soutient une thèse de doctorat ès lettres sur La peinture religieuse en Bulgarie en 1928. Naturalisé français en 1928, il est nommé en 1936 maître de conférences en charge de l’art et à la civilisation de Byzance et du monde slave. En 1937, à la suite de Gabriel Millet, il dirige l’enseignement du christianisme byzantin et de l’archéologie chrétienne à l’École pratique des hautes études. Il y enseigne jusqu’en 1966. Entre temps, il est nommé au Collège de France en 1946 pour y occuper la chaire Archéologie paléochrétienne et byzantine, jusqu’à sa propre retraite, en 1966. En 1955, l’Académie des inscriptions et belles-lettres l’accueille en qualité de membre titulaire. Il est membre associé de nombreuses académies internationales en Autriche, au Royaume-Uni, au Danemark, en Norvège, en Serbie, aux États-Unis ou encore en Allemagne. Une quinzaine d’universités étrangères le nomment également docteur honoris causa.

André Grabar est l’auteur de livres novateurs qui apportent des éclairages originaux et érudits sur le monde byzantin, parmi lesquels L'Empereur dans l’art byzantin (1936), Martyrium (1943-1946), L’Iconoclasme byzantin (1957) ou Les Voies de la création en iconographie chrétienne (1978). Il est aussi le fondateur, avec Jean Hubert, de la revue Cahiers archéologiques (1946).

André Grabar est décédé le 3 octobre 1990.

Notice rédigée par Marc Verdure (Collège de France – Institut des Civilisations).