Dans cette leçon inaugurale, Philippe Aghion raconte l’expérience qu’a représentée pour lui l’élaboration d’une nouvelle théorie – schumpétérienne – de la croissance économique : une théorie de la croissance par l’innovation et la destruction créatrice, qui fait constamment dialoguer la modélisation avec l’analyse empirique, et qui place l’entreprise au cœur du processus de développement. Il aborde quelques énigmes de la croissance : le rôle de la concurrence et celui de la politique industrielle ; le « paradoxe argentin » et les trappes de sous-développement ; la relation entre innovation, inégalités et mobilité sociale ; et l’apparente stagnation séculaire des économies développées.
Ce livre est la réédition par le Collège de France de l’ouvrage publié sous le même titre en 2016 (Collège de France/Fayard).
Philippe Aghion est professeur au Collège de France, titulaire de la chaire Économie des institutions, de l’innovation et de la croissance. Récipiendaire en 2001 du prix Yrjö Jahnsson, il a enseigné au MIT, à l’université d’Oxford, à l’University College de Londres et à l’université de Harvard. Il a récemment publié Repenser l’État (avec A. Roulet, 2011) et Changer de modèle (avec G. Cette et É. Cohen, 2014).
[…] le modèle de croissance néo-classique ne permet pas d’expliquer la croissance de long terme ; elle permet encore moins de comprendre pourquoi certains pays croissent plus vite que d’autres, pourquoi certains pays convergent vers les niveaux de PIB par tête des pays développés et d’autres en demeurent très loin ou s’arrêtent à mi-parcours.
C’est cette double insuffisance – théorique et empirique – qui a motivé notre tentative d’élaborer un cadre d’analyse radicalement nouveau.