Auteur(s)

Présentation

Le mythe est, essentiellement, un déplacement, une métaphore, une traduction, une parole qui signifie « emporté d’un lieu à un autre ». Les mythes sont transformés, altérés, renouvelés pour correspondre aux besoins d’un temps et d’un lieu. Ils restent néanmoins eux-mêmes, n’étant pas créés en tant que fabrications de l’imagination humaine mais comme des manifestations concrètes de certaines intuitions primordiales.

Pour inaugurer la chaire annuelle L’invention de l’Europe par les langues et les cultures du Collège de France, créée en partenariat avec le ministère de la Culture, Alberto Manguel analyse dans l’espace et le temps le mythe d’Europe, dont le contenu pourrait constituer la pierre de touche qui donne aux peuples européens une identité commune intuitive.

Ce livre est la réédition par le Collège de France de l’ouvrage publié sous le même titre en 2022 (Collège de France/Fayard).

Romancier, essayiste, éditeur, critique littéraire et traducteur de renommée internationale, Alberto Manguel est l’auteur de nombreux ouvrages, notamment Une histoire de la lecture (prix Médicis Essai, 1998). Actuellement directeur du Centre de recherches sur l’histoire de la lecture (Lisbonne), il est également professeur invité au Collège de France sur la chaire annuelle L’invention de l’Europe par les langues et les cultures du Collège de France, créée en partenariat avec le ministère de la Culture (Délégation générale à la langue française et aux langues de France).

ISBN
978-2-7226-0690-6
Numéro dans la collection
304
Date de parution
Langue
français
Nombre de pages
96
Prix
12.00 €
Diffusion
FMSH-Diffusion
Format
Édition imprimée

Sommaire

Le mythe

La métaphore

Nachleben d’un mythe

Imagination et anima

Comment naît un mythe ?

Le mythe, une traduction

Extraits

L’intérêt pour la lecture des mythes peut naître de la poursuite d’au moins deux objectifs. L’un viserait à extraire de l’histoire toutes les significations qui sembleraient justifiées par une preuve factuelle, objectif que nous pourrions qualifier d’objectif « historique » où seraient mis au jour, dans le cas du mythe réunissant le taureau et Europe, des liens entretenus par la Grèce avec la civilisation phénicienne comme avec la société minoenne et ses cérémonies tauromachiques. L’autre nous pousserait à introduire dans le mythe des interprétations dépourvues de justifications historiques mais lui prêtant une signification culturelle inédite, tendance que nous pourrions qualifier de « fictive », au sens du concept scolastique de fictivus, lequel permet au poète ou au lecteur d’aller au-delà de l’exploration rationnelle de la réalité. Un mythe tel que celui de la princesse Europe ferait fonction de métaphore pour l’un ou l’autre de ces objectifs.