Les maladies infectieuses ont longtemps été la cause majeure de mortalité en Europe. Leur contrôle progressif a permis un allongement spectaculaire de l’espérance de vie et a laissé la place au règne des maladies chroniques (maladies cardiovasculaires et neurodégénératives, cancers). Sans nier l’influence de polymorphismes génétiques et des facteurs dits de « style de vie » (tabac, alcool, déséquilibres alimentaires, sédentarité), l’auteur montre comment les modifications de nos écosystèmes depuis le début de l’Anthropocène et notre environnement physico-chimique actuel (polluants organiques persistants, perturbateurs endocriniens, polluants atmosphériques…) contribuent à la survenue de ces maladies chroniques.
Il s’agit non seulement de comprendre les causes des décès, mais d’identifier les causes de ces causes.
Ce livre, initialement publié sous le même titre en 2022 en partenariat avec Fayard, est désormais commercialisé par le Collège de France sous un nouvel ISBN.
Épidémiologiste environnemental, Rémy Slama est directeur de recherche à l’Inserm où il pilote l’Institut thématique de santé publique et l’équipe d’épidémiologie environnementale de l’Institut pour l’avancée des biosciences (Inserm, CNRS, université Grenoble-Alpes). Il est professeur invité sur la chaire annuelle Santé publique du Collège de France, créée en partenariat avec l’agence nationale Santé publique France, pour l’année académique 2021-2022.
Jonction : l’environnement peut influencer les mécanismes des maladies chroniques
Un modèle multiniveau pour décrire la causalité des maladies
Deuxième jonction : du modèle des causes multiples emboîtées à l’épidémiologie moléculaire et environnementale
Conclusion : guérir l’individu, soigner la société
Extraits
La réflexion que je vous propose sur la santé publique s’appuie sur ce qui, par le passé, a permis de la faire progresser. Nous verrons le rôle majeur joué par un des principaux domaines de la santé publique, celui de la santé environnementale.
Le champ de recherche de la santé environnementale a pour finalité de caractériser les effets sanitaires positifs et négatifs des facteurs d’origine extérieure à l’organisme, qu’ils soient de nature physique, chimique, biologique (notamment infectieuse), sociale ou psychosociale ; d’identifier en amont les mécanismes sous-jacents à ces effets et en aval l’impact sociétal correspondant et les interventions permettant de modifier ces facteurs afin de préserver ou d’améliorer la santé des générations actuelles et futures.