Maurice Halbwachs est né le 11 mars 1877. Sociologue français, disciple d’Émile Durkheim, il est l’auteur des Cadres sociaux de la mémoire, son ouvrage majeur qui porte sur ce que Maurice Halbwachs a désigné comme « la mémoire collective ». Militant universel, il a travaillé pour « créer les conditions de la compréhension et de la tolérance entre les peuples séparés par l’histoire ».
Sorti de l’École normale supérieure en 1898, il est agrégé de philosophie en 1901, docteur en droit en 1909 (sa thèse de droit sert au Parti socialiste qui en tire une brochure de propagande contre la spéculation capitaliste) et docteur ès lettres en 1913. Après avoir enseigné près d’un an, il reprend ses études de droit et commence à étudier l’économie politique allemande. En 1909, en voyage à Berlin, il provoque un petit scandale politique avec la rédaction d’un article pour le journal L’Humanité relatant la répression d’une grève par la police, ce qui lui vaudra d’être expulsé d’Allemagne. Quelques années plus tard, alors professeur de philosophie au lycée Henri-Poincaré, Maurice Halbwachs est mobilisé au ministère de l’Armement de mai 1915 à octobre 1917. Maître de conférences en philosophie à Caen, il est nommé professeur de sociologie à la faculté de Strasbourg en 1919. Il y côtoie, entre autres, les historiens Lucien Febvre, Marc Bloch, le psychologue Marc Blondel ou encore le mathématicien Maurice Fréchet avec lequel il rédige Le Calcul des probabilités à la portée de tous, publié en 1924. En 1930, il participe au troisième cours universitaire de Davos et, alors visiting professor à l’université de Chicago, fait la connaissance des sociologues à l’origine de l’École de Chicago, Robert E. Park et Ernest Burgess. En 1935, Maurice Halbwachs obtient une chaire à la Sorbonne où il enseigne l’économie sociale, la méthodologie et logique des sciences et la sociologie. Il est nommé président de l’Institut français de sociologie en 1938.
Dès 1938, Maurice Halbwachs assure l’accueil d’intellectuels juifs venus d’Allemagne et d’Autriche fuyant les persécutions nazies. En 1940, il rejoint le réseau de renseignements Thermopyles. Le 10 mai 1944, il est élu à la chaire Psychologie collective du Collège de France. Les événements ne lui permettront d’y donner ni sa leçon inaugurale ni son enseignement. Arrêté par la Gestapo au mois de juillet de la même année, il est déporté à Buchenwald. Il est hospitalisé une première fois en août 1944 puis une seconde fois, en janvier 1945, avant de s’éteindre le 16 mars 1945.
Ses recherches ont abouti à une œuvre importante avec la publication de nombreux ouvrages et articles sur la statistique et la psychologie collective parmi lesquels Les Origines du sentiment religieux d'après Durkheim, Esquisse d'une psychologie des classes sociales, La Mémoire collective et La Topographie légendaire des Évangiles en Terre Sainte, étude de mémoire collective.
Un des amphithéâtres du site Marcelin Berthelot du Collège de France est nommé en l’honneur de Maurice Halbwachs.