Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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Résumé

Les populations humaines présentent une très grande diversité culturelle. Quelle influence ces variations culturelles ont-elles sur la diversité génétique humaine ? Pour répondre à cette question, je prendrai l’exemple de l’organisation sociale. Ainsi, la règle de filiation, qui affilie l’enfant à un groupe de parenté, diffère d’une population à l’autre. En Occident, elle est souvent indifférenciée, c’est-à-dire que l’enfant s’inscrit dans un réseau de parenté constitué par ses familles paternelles et maternelles. Mais ce n’est pas la règle la plus fréquente : la majorité des populations humaines ont une filiation unilinéaire et sont organisées en groupes appelés lignages et clans. L’enfant est alors affilié soit au groupe de son père (filiation patrilinéaire), soit à celui de sa mère (filiation matrilinéaire). Les membres d’un même groupe se disent descendants d'un ancêtre commun en ligne paternelle ou maternelle.

Nos recherches menées dans des populations à filiation matrilinéaire, patrilinéaire et indifférenciée montrent que les groupes de parenté reposent sur des liens parfois biologiques, parfois symboliques. Elles font par ailleurs apparaître les signatures laissées dans la diversité génétique par ces systèmes matrilinéaires, patrilinéaires et indifférenciés. L’ADN porte ainsi la trace de ces variations culturelles, ouvrant la possibilité de reconstruire l’histoire de ces organisations sociales à travers le temps. Ces recherches contribuent à un corpus grandissant d’études montrant que la diversité culturelle des populations humaines façonne, génération après génération, leur diversité génétique.

Biographie

Raphaëlle Chaix est chercheuse au CNRS, spécialisée en anthropologie génétique. Elle a été formée à l'École normale supérieure d'Ulm et à l'université d'Oxford. Ses recherches visent à comprendre l'influence des facteurs culturels sur la diversité génétique et épigénétique humaine. Elle a notamment coordonné le projet ANR « Des structures sociales aux structures génétiques : une approche génomique en Asie du Sud-Est ».

Intervenant(s)

Raphaëlle Chaix

CNRS & MNHN