La différence de niveau entre la partition instrumentale et la partition de transformations électro-acoustiques est due au fait qu'un instrument/un ensemble d'instruments produit directement un objet sonore déterminé par l'écriture (activité au premier degré, partition réelle) ; tandis que la partition transmise par l'ordinateur prend cet objet donné, le transforme et le superpose à la partition instrumentale (activité de second degré, partition virtuelle).
La transformation d'un objet donné peut être de plusieurs ordres
- elle lui laisse son individualité d'objet, en tant que composante de la partition instrumentale, et transforme seulement son timbre ;
- elle lui donne un prolongement structurel plus ou moins dépendant du contexte dans lequel il se situe.
Il faut pouvoir choisir l'objet instrumental dans son contexte et l'extraire de ce contexte
- on établit un seuil quelconque (hauteur, dynamique, durée) en analysant le phénomène instrumental qu'on désire développer ou modifier ; la relation est ainsi établie à partir de l'effet/son ;
- on lie l'instrument à un analyseur-transmetteur qui tiendra compte des données d'exécution, des gestes manuels de l'instrumentiste ; la relation est ainsi établie à partir de la cause à l'origine du son. La première solution est plus facile pour des seuils très généraux, ou des données très spécifiques (temps, hauteur, par exemple).
On joue sur la notion de seuils ou de cribles.
La deuxième solution est plus sûre ; elle n'a pratiquement pas à tenir compte de l'incertitude de la détection, elle n'est mise en cause que par la défaillance de l'exécutant.
(Dans les deux cas, il faut prévoir des méthodes de réajustement en cours d'exécution.)
En plus de ces possibilités dans l'instant même où l'objet sonore est produit, il existe la possibilité d'agir en fonction de la mémoire d'un événement. On enregistre donc un ou plusieurs échantillons :
- soit pour les redonner tels quels, modifiés seulement dans leur apparence ou leur agencement, en respectant, donc, l'ordonnance de la partition instrumentale, mais en comprimant, ou en élargissant, en filtrant ces structures ;
- soit pour, à partir de ces échantillons, créer une partition non-instrumentale, apparentée par certaines données — en particulier sonores — à la partition instrumentale, mais possédant son autonomie.