Résumé
Le recours accru à des technologies digitales est souvent décrit comme une révolution. Lors de cette séance, ce postulat sera mis au défi en explorant la façon dont les technologies digitales, et en particulier les techniques de gouvernance algorithmique, sous couvert de scientificité, d’objectivité et de neutralité, stabilisent voire exacerbent l’oppression de communautés historiquement vulnérables. Seront mises en exergue les différentes fonctions exercées, dans cette équation, par le droit, opérant tantôt comme outil de légitimation et de normalisation, tantôt comme moyen de contestation de ces modes technologiques de gouvernance des corps et des conduites. Nous verrons que ces assemblages « technojuridiques » de gouvernance, d’une part, et de résistance, d’autre part, loin d’agir selon des modalités inédites, réaffirment le règne moderne du visible.