Résumé de l'intervention de Rémi Bastien
L’hypermobilité de notre monde moderne est-elle possible sans énergie fossile ?
La domestication du charbon et surtout du pétrole a accéléré de manière exponentielle la circulation des biens et des personnes. La mobilité n’est pas la conséquence de la prospérité, mais c’est bien l’inverse. Nous nous sommes donc accoutumés à faire venir du bout du monde nos objets ou à voyager loin en avion pour nos vacances ou professionnellement. Cela a dopé nos économies. L’énergie fossile abondante et abordable nous a laissé user, voire abuser de ces mobilités sans limites jusqu’à récemment. Les contraintes liées au climat vont nous obliger à réduire à zéro l’usage des énergies fossiles avant 2050. Pourrons-nous trouver des énergies alternatives ou allons-nous devoir accepter de limiter la mobilité des biens et des personnes, ou une combinaison des deux ?
Les conclusions de l’étude montrent que :
- La mobilité des biens et des personnes est corrélée avec le PIB.
- La mobilité quotidienne des personnes suit un « budget temps » d’une heure en moyenne et les distances parcourues dépendent des revenus des voyageurs. Ainsi un citoyen des États-Unis effectue en moyenne 80 km par jour quand un citoyen de l’Afrique centrale n’en fait que 4 km par jour.
- Le secteur du transport dépend actuellement à 98 % du pétrole… dont nous devons nous affranchir d’ici 2050, mais aucune forme d’énergie n’est aussi abondante, peu chère et adaptée que le pétrole.
- Les transports maritimes et aériens n’ont pas de solutions disponibles pour maintenir la croissance de leur trafic sans le pétrole. La sobriété sera incontournable.
- D’autres secteurs comme le transport routier disposent de l’alternative électrique, mais cela va exiger de profondes mutations.
- Nous devrons donc combiner l’adoption de solutions technologiques avec une nécessaire sobriété pour nous affranchir du pétrole et, plus largement, des énergies fossiles.