Amphithéâtre Guillaume Budé, Site Marcelin Berthelot
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Le sixième et dernier cours de l’année académique était intitulé « La barrière respiratoire, du commensalisme à la pathogénicité, recherche de nouveaux paradigmes ». Ce cours a permis de détailler la complexité de l’arbre respiratoire en regard de son interface avec le monde microbien. C’est en effet un espace ouvert, marqué par la présence d’une abondante flore commensale dans sa partie haute, en particulier dans le rhinopharynx, puis par un bas appareil respiratoire (trachée, bronches et alvéoles) généralement considéré comme stérile. Cette stérilité est relative et l’on peut plutôt parler de « stérilité dynamique », assurée par une mécanique épithéliale trachéo-bronchique complexe combinant la production de mucus piégeant les microorganismes et sa mobilisation rétrograde par les cellules ciliées qui assurent la permanence de l’évacuation des microorganismes et des particules contaminants. L’alvéole pulmonaire a son propre dispositif de protection grâce à la présence permanente de macrophages alvéolaires et le rapide recrutement de cellules inflammatoires en cas d’agression comme les polynucléaires neutrophiles. Sur ces bases maintenant solidement établies, les mécanismes de subversion decette barrière éminemment fragile par des bactéries pathogènes et des virus ont été examinés. Deux microorganismes modèles ont été essentiellement considérés : S. Pneumoniae (pneumocoque) et virus grippal. Une partie importante de ce cours a été dédiée à la compréhension du concept de « commensal-pathogène » illustré par S. Pneumoniae et à l’identification des mécanismes permettant cette transition. Le rôle d’une infection virale préalable à la diffusion de S. Pneumoniae a été développé, s’appuyant sur les évidences d’un rôle « préparateur » de la grippe dans la diffusion de l’infection à pneumocoque. Les mécanismes de cette « préparation » ont été envisagés, allant d’une altération du profil des réponses immunitaires à une altération des mécanismes de réparation épithéliale facilitant la translocation du pneumocoque au travers de la barrière respiratoire et/ou sa colonisation jusqu’aux espaces alvéolaires. Il est probable que la grande majorité des décès observés lors de l’épidémie de grippe espagnole de 1918 furent liés à une surinfection pulmonaire et systémique à pneumocoque.

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