Ce cours a été consacré à la description des observations récentes qui conduisent à un modèle complexe de la graine :
– Existence ou non et amplitude de la rotation différentielle de la graine : inspirés par la modélisation numérique magnéto-hydro-dynamique de la convection dans le noyau externe en présence de graine solide (Glazmaier et Roberts, 1995) qui prédisait une telle rotation différentielle, Song et Richards (1996) ont proposé que les variations, au cours de 30 années d’observation, des temps de parcours des ondes PKIKP observés sur le même trajet polaire, pouvaient s’expliquer par une rotation différentielle de la graine de ~ 1° par an (vers l’est), ceci en exploitant la présence d’anisotropie dans la graine, avec un axe rapide d’anisotropie incliné par rapport à l’axe de rotation de la Terre. Ceci a inspiré de nombreux travaux en géodynamique et en sismologie au cours de la décennie suivante. Ces derniers ont surtout contesté le résultat de Song et Richards, avec, en conclusion, que si la rotation différentielle existe, elle ne peut être supérieure à ~ 0,15° par an, soit bien moins que l’estimation initiale.
– Présence d’anisotropie en atténuation anticorrélée avec celle en vitesse de compression.
– Présence de topographie sur l’ICB de longueur d’onde latérale ~ 10 km et dans la direction radiale, moins de 500 m (Cao, Masson et Romanowicz, 2007).
– Variations de l’anisotropie de la graine avec la profondeur, avec l’existence d’une « graine dans la graine » (Ishii et Dziewonski, 2002).
– Variations hémisphériques de la structure dans la partie superficielle de la graine, confirmées récemment par une études du splitting des modes propres (Deuss et al., 2010) et qui pourraient être dues à des variations très faibles de température à la base du noyau externe (~ 10–3°).