La troisième leçon a abordé l’étude de l’interaction entre atomes de Rydberg. Les électrons excités des deux atomes se « sentent » à grande distance par l’intermédiaire de l’interaction de type dipôle-dipôle. Ce couplage est analogue à celui qui s’exerce entre deux atomes dans leur état fondamental à une grande distance relativement à la taille des atomes (« queue » du potentiel moléculaire dans le cas du couplage entre les deux atomes d’une molécule diatomique par exemple). Mais alors que, dans ce dernier cas, l’interaction porte à quelques angströms à peine, soit quelques distances atomiques, elle s’exerce entre atomes de Rydberg sur des distances quasi macroscopiques de plusieurs microns, de l’ordre de cent fois la taille des nuages électroniques des atomes excités. C’est la grande portée de ces interactions entre atomes de Rydberg et leur grande intensité qui fait tout l’intérêt de ces systèmes pour des expériences d’information quantique ou d’optique non-linéaire.
La leçon a commencé par des rappels sur l’interaction de van der Waals entre deux atomes d’hydrogène dans leur état fondamental, à une distance r l’un de l’autre. Chaque atome porte un dipôle électrique nul en moyenne, mais qui présente des fluctuations. À l’ordre zéro, ces fluctuations aléatoires sont non corrélées sur les deux atomes. Elles se corrèlent à l’ordre un de l’interaction, ce qui conduit à une correction en 1/r3 de l’état du système des deux atomes et à une correction à l’ordre deux, en 1/r6, de leur énergie. L’énergie d’interaction est négative, conduisant à une force attractive en 1/r7 entre les deux atomes. La situation est différente si l’un des deux atomes est excité, dans un niveau de résonance optique, et l’autre dans son état fondamental. Dans ce cas, il existe deux états de même énergie du système des deux atomes, correspondant à un échange d’excitation entre eux. L’interaction dipôle-dipôle agit alors au premier ordre sur les énergies du système, conduisant à une levée de dégénérescence en 1/r3. Si l’un des atomes est initialement excité et l’autre dans son état fondamental, et si leur distance est fixée, cette levée de dégénérescence correspond à une oscillation entre les deux atomes qui échangent périodiquement leur excitation avec une période proportionnelle à r3.