Si le terme neoi est utilisé de manière générale dans la littérature grecque pour désigner les jeunes gens, par opposition aux gerontes, les hommes d’âge mûr, il définit aussi, dans les institutions des cités hellénistiques, une catégorie distinguant clairement les jeunes citoyens, âgés entre 20 et 30 ans, des épheboi, ou jeunes gens ayant atteint, entre 18 et 20 ans, l’âge d’entrer dans la citoyenneté. Les neoi formaient ainsi, pendant une période de dix ans, un groupe bien distinct au sein du corps civique. Cette constatation a conduit Riet Van Bremen à revenir d’emblée sur le célèbre modèle du « Chasseur noir » décrit par Pierre Vidal Naquet, d’après qui, comme on sait, l’éphébie était un rite de passage au sortir duquel les jeunes hommes se trouvaient pleinement intégrés au corps civique : car le passage de l’éphébie à la citoyenneté s’avère avoir été, en réalité, un long processus.
On connaît actuellement plus de cinquante cités où l’épigraphie atteste l’existence de corps de neoi. Ceux-ci apparaissent associés, selon les cas, au gymnase, au monde agonistique et aux activités militaires. Les neoi en armes, désignés par le terme de neaniskoi, constituent une importante force combattante (comme l’ont bien mis en lumière divers travaux récents). Sur le plan politique, les décrets civiques font assez souvent mention d’eux dans des formules du type ho neoi eipan, « les neoi ont fait la proposition ».