Les textes avestiques que nous connaissons sont presque tous des récitatifs de diverses cérémonies mazdéennes. Malgré tout, notre connaissance des rituels mazdéens est très limitée. Les éditeurs modernes de l'Avesta ont fondé le texte édité sur les manuscrits pehlevis. Pour le récitatif de la cérémonie longue, ceux-ci ne donnent qu'une cérémonie complète : le Yasna. Des autres cérémonies (Wīsperad et les cérémonies d'intercalation), ils ne donnent qu'une sélection de textes, textes qui nécessitent encore une traduction. Par conséquent, les manuscrits pehlevis et l'édition de Geldner de l'Avesta ne permettent pas de connaître les différentes variantes de la liturgie longue. Ces variantes sont décrites cependant dans les manuscrites sāde. Aujourd'hui, nous savons que les descriptions des cérémonies qui apparaissent dans les manuscrits sāde continuent une tradition qui remonte au moins au temps sassanide et éventuellement même plus tôt. Par conséquent, nous savons aujourd'hui que les cérémonies décrites dans les manuscrits avestiques dès le XIIIe siècle étaient déjà célébrées de façon très similaire à l'époque sassanide. Elles doivent même être très antérieures, mais nous ne sommes pas en mesure de donner une date précise pour l'origine de ces cérémonies telles qu'elles apparaissent dans les manuscrits.
L'analyse interne des textes avestiques combinée avec les donnés comparatives du rituel védique et les informations du Nērangestān et des manuscrits sāde nous présentent une vision du rituel mazdéen plus complexe que l'édition de Geldner. Le Yasna standard, le seul récitatif de la liturgie longue édité complètement, est la cérémonie quotidienne du matin. Il y a aussi une cérémonie similaire, le Yašt ī Rapihwin « cérémonie du midi » que l'on célèbre seulement pendant les mois d'été. Le Wīsperad, par contre, est la cérémonie solennelle qui est célébrée durant les grandes festivités annuelles (les six Gāhānbār et les cinq jours de Frawardīgān). Durant les grandes festivités, chaque jour combinait cinq cérémonies (aurorale, matinale, de midi, de l'après-midi et du soir) en été et quatre en hiver (aurorale, matinale, de l'après-midi et du soir) pendant cinq jours consécutifs. Les sacrifiants pouvaient changer et la substitution du collège sacerdotal avait lieu après le premier pressurage du haoma, à la fin du Hōm Stōd. Le titre de la cérémonie Wīsperad fait référence à la possibilité de la célébrer durant différents moments sacrificiels.
La cérémonie principale dans les célébrations combinées de quatre ou cinq cérémonies par jour était la cérémonie aurorale (la cérémonie d'ušahina). En effet, à la base du texte des « articulations du jour » de toutes les cérémonies de la liturgie longue se trouve une version des moments sacrificiels du jour qui commence avec l'ušahina. Aussi, dans les textes vieil-avestiques, le moment sacrificiel par excellence est l'ušahina et non le hāuuani « matin » comme dans le Yasna standard et dans la plupart des cérémonies attestées dans les manuscrits. Dans le devenir historique, les moments sacrificiels sont passés de trois (dans les textes vieil-avestiques) à cinq dans la liturgie longue en avestique récent. De plus, on constate l'existence dans le monde mazdéen d'une dispute similaire à celle que l'on trouve dans le monde védique sur le moment sacrificiel exact du matin : le sacrifice auroral qui commence avant le lever du soleil est opposé au sacrifice matinal qui commence avec le lever du soleil. Si bien que le sacrifice auroral semble être plus ancien et solennel dans l'Avesta, la cérémonie quotidienne du Yasna et la plupart des cérémonies attestées dans les manuscrits sont matinales. Le Wīsperad avec la double récitation du Yasna Haptaŋhāiti peut être originairement un sacrifice auroral avec une solution originale de la polémique entre sacrifice auroral et sacrifice matinal : on célèbre un sacrifice auroral (le premier Yasna Haptaŋhāiti) et un sacrifice matinal au moment du lever du soleil (le deuxième Yasna Haptaŋhāiti).
Par ailleurs, la cérémonie aurorale est à la base des cérémonies d'intercalation. La daēnā qui a hérité quelques traits de l'aurore, rend possible la vision de l'au-delà, l'accès au monde des dieux et par conséquent la communication avec la divinité. Pendant les cérémonies aurorales, on obtient la « vision » aurorale, la daēnā, et la communication avec la divinité est donc possible. C'est le moment pour le frašna « l'Entretien » avec Ahura Mazdā et on peut donc l'inclure dans la cérémonie à ce point. La plupart des textes en avestique récent (tous les frašna) ont été composés pour être récités durant la cérémonie longue.