Nous avons commencé par un bref bilan des connaissances archéologiques que nous avons acquises en un demi-siècle de recherches sur l’impressionnante stratification qui concerne deux cités protagonistes de l’histoire de l’Occident grec. Conformément à ce que nous avons affirmé dans la conférence précédente, nous avons essayé de nous en tenir rigoureusement aux témoignages archéologiques sans les mélanger avec les sources littéraires, bien que l’on ne puisse se passer d’utiliser comme points de référence fermes quelques dates fondamentales comme celle de la destruction de Sybaris (510 av. J.-C.) ou celle de la fondation de Thourioi (444 av. J.-C.), surtout quand elles semblent pouvoir être confirmées par la documentation matérielle.
Dans la deuxième partie de la conférence j’ai examiné un cas d’étude qui concerne la fouille extensive que j’ai pratiquée à Thourioi. Les fouilles ont révélé au niveau le plus profond un plan hippodaméen avec des témoignages de l’époque « coloniale ». Et surtout j’ai trouvé un grand temple dédié aux divinités égyptiennes (sûrement Isis, attestée par une inscription, et peut-être aussi Sérapis) qui a été construit à l’époque julio-claudienne au-dessus d’un prédécesseur de la fin de la République qui, à son tour, s’est superposé à un sanctuaire de l’âge classique et peut-être à un lieu de culte de l’âge archaïque, attestant ainsi la présence de Grecs depuis le Ve s. av. J.-C.