Les transports nous sont aujourd’hui indispensables, que ce soit pour aller travailler, partir en vacances ou pour acheminer les biens que nous consommons tous les jours. La preuve de leur importance est qu’ils représentent à ce jour plus de 25 % de nos émissions de CO2 (en France). Ils contribuent donc nettement au réchauffement climatique. De plus, sur le plan sanitaire, les transports participent à la pollution aux particules fines qui est un fléau notamment pour les villes et les grandes métropoles. Néanmoins, se passer de ces moyens de déplacement est irréaliste. Il devient alors urgent de passer d’un modèle basé sur le pétrole et l’essence à un modèle s’appuyant sur des énergies à faible teneur en carbone et bien plus respectueux de l’environnement.
L’intérêt de l’Union européenne pour le sujet illustre bien l’enjeu que les transports de demain représentent : elle l’a inscrit comme l’un des cinq piliers du pacte vert européen pour un continent climatiquement neutre d’ici 2050. Cependant, la bonne volonté ne fait pas tout. La question de la « mobilité » est en effet vaste et en appelle à de très nombreux domaines comme l’économie, le développement technologique, la chimie, l’urbanisme, le droit ou la sociologie. Nous entendons parler de plus en plus de véhicules électriques ou de voitures autonomes. Mais qu’en est-il de la réalité technologique ? Verrons-nous des voitures conduites par de l’intelligence artificielle (ou IA) en toute sécurité dans les cinq ans ou seulement dans les vingt ans à venir ? En cas d’accident, qui sera responsable ? Le passager ayant délégué en toute confiance la conduite de sa voiture à une IA ou au développeur l’ayant mise au point et commercialisée ? Le droit devra s’adapter. De même pour les véhicules électriques, sur quelles énergies s’appuyer pour alimenter tout le parc automobile ? Le réseau électrique tiendra-t-il la demande ? Y aura-t-il assez de matériaux pour produire et équiper les véhicules de demain ? Quelle place pour le recyclage ? Nous n’avons parlé ici que de la voiture mais l’avion, le train ou encore le bateau sont également des transports à prendre en compte. Chacun présente d’ailleurs ses propres spécificités et problématiques. Tous ces moyens de déplacement ne pourront pas fonctionner à l’électricité. Ce n’est techniquement pas réalisable. Quelles autres sources d’énergie donc à développer (biomasse, hydrogène, carburants de synthèse, etc.) ? N’oublions pas aussi que les besoins ne sont pas les mêmes en ville, en zone périurbaine et à la campagne. Comment dans ce cas adapter les politiques publiques aux différentes réalités locales ? Repenser la mobilité peut également signifier remodeler les territoires en profondeur. Dans ce cas, pouvons-nous limiter les impacts sur la biodiversité et les écosystèmes traversés ?
La liste ci-dessus n’est pas exhaustive, mais elle montre déjà la nécessité d’interroger une grande variété d’experts pour anticiper tous les problèmes à venir. Notre colloque « Demain, les transports » tentera justement par sa diversité d’intervenants, et en toute modestie, d’offrir un panorama le plus large possible des situations à prendre en compte et des solutions qui peuvent y être apportées. Le colloque n’a pas pour but de prédire l’avenir, mais de faciliter son avènement en s’attaquant, à son niveau, à la complexité et à la diversité des différents enjeux que les transports de demain ne manqueront pas de soulever.
En partenariat avec Les Echos.
L’initiative Avenir Commun Durable bénéficie du soutien de la Fondation du Collège de France, de ses mécènes Faurecia et Saint-Gobain, et de ses grands mécènes Covéa et TotalEnergies.