Si l’importation par les Européens d’objets en provenance d’Afrique est antérieure à 1884, la décennie qui suit la conférence de Berlin est marquée par l’accroissement substantiel du nombre de pièces rapportées, en même temps que sont créés quantité de musées entièrement dédiés à l’ethnologie à Berlin, à Londres, à Paris, à Bruxelles et dans de nombreuses autres villes d’Europe.
Alors que, dès les années 1930, des voix s’élèvent du continent africain pour déplorer la perte de ces objets et la mise en danger de l’équilibre social qu’elle engendre – et donc pour réclamer leur retour – ces musées européens, loin d’être les bénéficiaires collatéraux d’une entreprise coloniale qui se serait concentrée sur les ressources naturelles, jouent un rôle essentiel dans l’extraction patrimoniale, selon une double logique scientifique et de rivalité internationale.