Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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L’élément central dans la conclusion des alliances au Proche-Orient ancien était le serment. Et cela au point que le terme pour les désigner était souvent celui de « serment par le dieu » (nîš ilim) ou au pluriel « serment par les dieux » (nîš ilî ou nîš ilâni). Il faut soigneusement distinguer deux types de serments, même si les anciens Mésopotamiens ne faisaient pas explicitement cette distinction : serment purgatoire d’une part, serment promissoire d’autre part. Le serment purgatoire permettait de se disculper d’une accusation ; un tel serment porte donc sur le passé. Accusé d’avoir pillé une ville du royaume de Karana, Išme-Dagan déclara au roi Asqur-Addu avec qui il voulait conclure une alliance :

« Ne suis-je pas ton frère ? Moi, je veux bien prêter un serment par le dieu, comme quoi ce n’est pas moi qui ai fait du pillage ! »

(ARM 26/2 515)

Par un serment promissoire, au contraire, c’est l’avenir qui était engagé. Certains étaient liés à des circonstances précises, mais la majorité ne fait pas référence à des situations particulières. Ils pouvaient être prêtés par des groupes sociaux entiers, ou par des catégories socioprofessionnelles bien délimitées, comme les devins. Les serments prêtés dans le cadre des alliances sont essentiellement des engagements concernant le futur, donc appartenant à la catégorie des serments promissoires. Quelle instance pouvait assurer le respect de la parole donnée dans ce cadre ? En l’absence de toute structure juridique, il s’agissait des dieux.

La garantie divine des serments de fidélité et des serments d’alliance était le fait des dieux des deux parties. Un simple témoin gardait la mémoire de ce qui s’était passé, on pouvait l’interroger sur la façon dont le contrat avait été conclu (si l’argent du prix avait bien été versé, etc.), mais il n’était pas chargé de faire respecter l’accord. Or les dieux n’étaient pas censés être passifs : si la personne qui prêtait serment ne le respectait pas, on attendait des divinités l’envoi d’une sanction. Leur rôle était donc davantage celui de garants que de témoins. La liste des dieux invoqués dans chaque traité reflète généralement le panthéon des deux parties.

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