À l’échelle de la planète, les sources de méthane, naturelles et anthropiques, sont multiples et disséminées. Pour essayer de les distinguer et de les quantifier, il est d’abord crucial de mesurer les teneurs atmosphériques en CH4 à l’échelle régionale avec une résolution suffisante pour étudier la saisonnalité des flux. Cette tâche est réalisée grâce à un réseau mondial de plusieurs dizaines de stations situées du pôle Sud au Groenland.
Les enregistrements de pCH4 montrent des augmentations similaires au cours des dernières décennies, mais avec une différence marquée entre les deux hémisphères. L’excès dans l’hémisphère nord (> 50 ppb) est lié au fait que les principales sources naturelles et anthropiques sont situées au nord. Le bilan des émissions dans l’hémisphère nord et de la dégradation du CH4 dans l’atmosphère, notamment par les radicaux ·OH, montre que l’accumulation annuelle dans l’hémisphère nord est d’environ 275 Tg ce qui correspond au gradient interhémisphérique de pCH4.
Les enregistrements des stations situées sur les continents montrent une variabilité de haute fréquence qui contraste avec les tendances régulières, pluriannuelles et saisonnières des stations proches de l’océan. Cette variabilité continentale suggère l’existence de puissantes sources de CH4 liées à la biosphère terrestre et aux activités humaines.