Un inventaire des émissions naturelles et anthropiques est compilé au niveau de chaque pays, le cumul permettant d’estimer les sources globales de méthane. La base de données EDGAR montre une augmentation d’environ 260 Tg de CH4 en 1970 à environ 350 Tg en 2005. Cette tendance est associée à une modeste augmentation annuelle pour la période 1970-1992, à une stabilisation pendant la période 1993-2000, suivie d’une reprise de l’augmentation des émissions de méthane. Celles-ci sont dominées par l’agriculture, l’extraction de combustibles fossiles et le stockage des déchets. Après l’an 2000, la production mondiale de charbon a augmenté rapidement, ce qui explique le flux croissant de CH4. En parallèle aux émissions anthropiques, il est aussi nécessaire de cartographier les zones humides naturelles (tourbières, marais, etc.) afin d’estimer leur production. Cette approche montante (bottom-up) d’agrégation des émissions de CH4 converge vers un flux global de CH4 d’environ 550 Tg/an.
En parallèle, il est possible de calculer les flux de CH4 en suivant une approche descendante (top-down) qui utilise des modèles numériques de transport et de chimie atmosphérique. Les entrées des modèles sont les observations des teneurs en CH4 (et 13CH4) ainsi que les inventaires d’émissions. Les entrées sont discrétisées en fonction du temps et de l’espace, et les modèles sont utilisés en mode inverse pour en déduire les champs de flux de CH4 (en fait les affiner par rapport aux inventaires a priori).
Les cartes saisonnières des émissions de CH4 permettent de localiser et de quantifier finement les sources comme les zones humides et les feux de savanes en Afrique, ou les régions d’agriculture et d’élevage en Asie. Les zones d’extraction du charbon sont aussi bien visibles au nord de la Chine ou en Afrique du Sud.