Résumé
Au début des années 1930, Le Corbusier s’affirme politiquement « incolore », car, à l’en croire, « les groupes qui se forment autour de [ses] idées sont Redressement français, communistes, socialistes, radicaux, royalistes et fascistes » et que lorsque l’« on mélange toutes les couleurs […] cela fait du blanc ».
Plutôt qu’incolore, l’auteur de Vers une architecture serait à vrai dire multicolore et ses affinités politiques s’apparenteraient plutôt à la figure du zigzag. S’il commence les années 1930 avec les technocrates rassemblés autour des revues Plans et Prélude, il courtise par la suite les dirigeants du Front populaire, avant de retrouver ses amis de droite lorsqu’il s’efforce de trouver sa place dans le dispositif que le gouvernement de Vichy met en place pour la reconstruction.
Méfiant vis-à-vis de la démocratie, il attend tout en effet de ce qu’il nomme l’« Autorité », et qu’il croira à nouveau découvrir dans la France des lendemains de la guerre, sans avoir pour autant plus de succès dans ses entreprises urbanistiques.