Le cours fut consacré à un problème dont on avait jusqu’à présent différé l’examen : les modes de composition des collectifs hybrides, c’est-à-dire de ces assemblages d’êtres et de relations qui semblent relever simultanément d’au moins deux régimes ontologiques distincts. Sans revenir en détail sur ce que sont ces régimes, on a rappelé qu’ils correspondent aux filtres au moyen desquels les humains actualisent, de façon différente selon les milieux où ils ont été socialisés, la myriade de qualités, de phénomènes, d’êtres et de relations que leur environnement offre à leur appréhension. On peut appeler cette actualisation une mondiation, à condition de préciser qu’elle n’aboutit pas à une « vision du monde », à une version parmi d’autres d’une réalité transcendante à laquelle on pourrait avoir un accès intégral ; elle produit un monde au sens propre qui chevauche sur ses marges d’autres mondes qui ont été actualisés par d’autres humains dans des circonstances analogues. Et c’est la relative coïncidence de certains de ces mondes, les repères communs et les expériences partagées dont ils témoignent, qui donnent lieu à ce que l’on appelle d’ordinaire « une culture ».
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Cours
La composition des collectifs : formes d'hybridation
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