Le cours s’est conclu par une analyse de la contribution du langage dans le domaine des mathématiques. Cela nous a permis de passer en revue les grandes conclusions du cours.
D’abord, dans le domaine du nombre et de l’arithmétique élémentaire, il ne fait aucun doute qu’il existe une vaste pensée sans langage, chez l’animal comme chez l’homme. De nombreuses espèces animales représentent spontanément le nombre, ce qui leur permet d’estimer le nombre de congénères ou la quantité de nourriture. Les bébés de quelques mois, voire quelques jours, sont capables de représenter le nombre d’un ensemble d’objets, soit de façon exacte (subitizing pour les nombres 1, 2 ou 3), soit de façon approximative (au-delà de 3), indépendamment de la modalité (auditive ou visuelle). Ils peuvent également combiner ces nombres pour anticiper le résultat d’une opération arithmétique. La pensée arithmétique, au moins approximative, précède donc l’acquisition du langage. Et ce système préverbal de représentation des quantités continue d’être utilisé lorsque nous apprenons les chiffres arabes et que nous faisons des calculs, comme en témoigne l’effet de distance en comparaison numérique et en calcul approximatif.