Aujourd’hui, la concentration atmosphérique en gaz carbonique est d’environ 400 parties par million (ppm) alors qu’elle était de 280 ppm avant le début du XVIIIe siècle comme le montre l’analyse des bulles d’air occluses dans les glaces de l’Antarctique. Cette teneur en CO2 augmente, principalement en raison de l’utilisation de combustibles fossiles dont le cumul représente environ 350 milliards de tonnes carbone (GtC) de depuis le début de l’ère industrielle. Les émissions mondiales augmentent chaque année pour atteindre aujourd’hui une injection annuelle d’environ 10 GtC.
Pour faire le bilan carbone de l’atmosphère, il faut aussi tenir compte d’autres activités humaines comme la déforestation et la dégradation des sols. Plusieurs techniques permettent d’en reconstituer l’historique avec des flux d’environ 1 à 2 GtC par an depuis le milieu du XXe siècle.
En faisant la différence entre la somme des émissions anthropiques et le stock atmosphérique, il est possible d’en déduire un flux global de CO2 diffusant vers les autres réservoirs du cycle du carbone. Le puits océanique étant quantifié par plusieurs techniques indépendantes (voir cours des années précédentes), il est possible de calculer le puits vers la biosphère terrestre. Depuis les années soixante, cette séquestration a augmenté en passant d’environ 1 à 3 GtC par an, mais avec une variabilité interannuelle importante (flux quasiment nul pour certaines années, jusqu’à plus de 4 GtC pour d’autres).
La pénétration du carbone dans la biosphère terrestre et les sols peut être suivie en analysant et en modélisant le carbone 14 naturel et anthropique (thermonucléaire). Cette approche permet de confirmer l’importance du puits biosphérique depuis un siècle.