Résumé
Discussion du sort des Lumières dès le moment où elles sont pensées comme un mouvement, et dès qu’elles sont perçues comme une menace aux structures d’autorité de l’époque. Je suggère que dans cette conjoncture, plusieurs des grands auteurs des Lumières commencent à envisager les éléments du « moi » éclairé comme quelque chose devant être façonné et imposé d’en haut, selon un modèle préconçu. La même idée ressort chez plusieurs souverains dits « éclairés » du dix-huitième siècle, tels Fréderic II, Catherine II, et Joseph II, qui veulent transformer les Lumières en instrument d’autorité. Je termine en discutant la relation entre ces us et abus des Lumières, et les critiques des Lumières exprimées depuis le dix-huitième siècle jusqu’à nos jours, aussi bien de la droite que de la gauche.