Spécialiste reconnu de l’épigraphe de Pergame et plus généralement de l’histoire de l’Asie Mineure gréco-romaine, le professeur Helmut Müller a donné un très riche aperçu, en quatre leçons, de l’apport des inscriptions – dont plusieurs sont nouvelles ou même encore inédites – à l’histoire peu banale de cette cité de l’Anatolie occidentale appelée à devenir, dès le milieu du IIIe siècle av. J.-C., la capitale des puissants rois attalides et demeurant ensuite, sous le Haut-Empire, l’une des métropoles de la province romaine d’Asie.
C’est ainsi que, pour les débuts de la ville – à l’époque où elle était encore au pouvoir de dynastes grecs sous le contrôle du Roi des Perses – l’épitaphe d’un homme de Chalcis en Eubée vient éclairer un passage de l’Anabase de Xénophon sur la présence dans cette région, en 399 av. J.-C. d’une famille dirigeante d’origine eubéenne. Des inscriptions bien plus tardives peuvent également se révéler intéressantes à cet égard : c’est le cas d’un abrégé de l’histoire de Pergame rédigé au IIe siècle de notre ère qui nous fait connaître les deux transferts successifs (de l’acropole vers la plaine, puis dans le sens inverse !) imposés par les Perses à la population locale, de même que l’apparition des premiers organes politiques caractéristiques d’une cité grecque.