Résumé
Les musées sont des édifices dont les formes peuvent être les plus diverses. Il est difficile de distinguer une typologie qui leur serait propre. On pourrait plutôt parler de typologie fluide.
J’ai observé que les bâtiments, lorsqu’ils sont dégagés de leur fonction originelle et transformés en musées, prennent alors plus d’indépendance, parce qu’ils sont employés, mais aussi parce que le musée occupe une place privilégiée dans la hiérarchie des édifices publics.
Le musée n’a pas à priori à être un objet narcissique. Ce n’est pas lui en priorité que l’on vient voir : c’est la collection. Il n’a donc pas à être en lui-même objet de contemplation, mais « lieu de jouissance », oui ! Je veux dire que son espace peut être pour le visiteur l’occasion d’un plaisir, d’un jeu. L’architecture n’est pas absente de cette jouissance, mais l’architecture en tant qu’espace et non pas à priori en tant que forme visible, objet.
Réutilisation d’un bâtiment existant ou objet neuf : ce sont deux thèses, deux stratégies en concurrence ?
En créant des musées à partir d’édifices existants, j’ai souhaité faire évoluer le concept de musée et proposer une typologie (fluide) nouvelle, propre à faire évoluer le rituel de la visite, le comportement. Faire en sorte que le mot même de « musée » soit chargé d’un nouveau contenu.
Les musées d’Orsay, Quimper, Roubaix et Valence m’ont offert l’opportunité de mettre ces idées en pratique.