Résumé
« Id efficit quod figurat » La définition du sacrement qui s’impose au Moyen âge chrétien le pose dans sa double fonction, « cognitive » et « opérative » : il est signe, et il effectue ce qu’il signifie. Les théologiens vont théoriser les conditions de l’efficacité du signe sacramentel, en proposant des analyses, parfois contradictoires, des différents éléments intervenant dans cet acte, qui à la fois relève de Dieu comme cause première, et d’intervenants humains comme causes secondes : l’institution première, l’institution ecclésiale, le prêtre (sa fonction, son intention, son acte), le récipiendaire, la formule (sa forme linguistique, son énonciation), le rituel, etc. Ces conditions serviront de référence, explicitement ou tacitement, pour penser d’autres actes de parole, qu’ils soient autorisés ou interdits (exorcismes, bénédictions, serments, voeux, prières, invocations, malédictions, incantations, paroles magiques).