28 septembre 2020
M. Julien Auber de Lapierre, chercheur postdoctorant, rejoint au 1er octobre la chaire Culture écrite de l’Antiquité tardive et papyrologie byzantine du Pr Jean-Luc Fournet dans le cadre du partenariat entre la Bibliothèque nationale de France et le Collège de France.
Constitué à partir des premières décennies du XIXe siècle, le fonds de papyrus grecs, coptes et latins de la Bibliothèque nationale de France, témoignages exceptionnels de la culture écrite de l’Égypte post-pharaonique et du monde gréco-romain, est, avec celui du musée du Louvre, la plus ancienne collection française et l’une des plus anciennes collections européennes. Si les premières acquisitions de manuscrits provenant d’Égypte remontent au XVIIe siècle grâce, entre autres, à Nicolas-Claude Fabri de Peiresc et Jean Michel Vansleb, il faut attendre un engouement renouvelé pour la vallée du Nil avec l’expédition du général Bonaparte (1798-1801) pour que les premiers papyrus entrent dans les collections du Cabinet des médailles et antiques. Du fait de l’ancienneté de cette collection qui s’est enrichie jusqu’en 1981 (donation Georges Le Rider), son histoire est étroitement liée au développement des études systématiques sur l’Antiquité et à l’essor de l’archéologie qui marque le XIXe siècle et le début du XXe siècle.
L’étude approfondie de l’histoire de la collection de papyrus de la Bibliothèque nationale de France, qui partira de l’examen systématique des archives, contribuera à éclairer son rôle dans l’essor des sciences de l’Antiquité du XIXe au XXIe siècle ainsi que celui joué par le Collège de France à travers la figure d’Antoine-Jean Letronne (1787-1848), qui, en étant le premier à s’être intéressé à cette collection, fut aussi le pionnier des études papyrologiques en France.
Le projet permettra donc d’éclairer sous un jour nouveau la collection de papyrus du département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale de France en la replaçant dans le contexte historique et intellectuel de sa constitution et des études dont elle fit l’objet : à travers elle, c’est toute l’histoire de l’archéologie égyptienne, de la formation des collections patrimoniales, du marché de l’art et du développement des disciplines archéologiques et papyrologiques qui est en jeu.