Crédits : Patrick Imbert/Mathieu Pernot/Collège de France
Le Point de départ est une oeuvre réalisée avec un groupe de migrants dans le cadre d'un atelier d'écriture conduit en collaboration avec l’association Français Langue d’Accueil. Mathieu Pernot a remis aux membres du groupe de grandes feuilles de dessin afin que chacun puisse y écrire dans sa langue d'origine un texte qui le présente. Les participants ont accompagné leur texte d’un dessin illustrant la carte des régions et des pays dont ils sont originaires (Népal, Tchétchénie, Tibet, Afghanistan, Pakistan, Soudan, Géorgie et Arménie). Sont aussi évoquées les difficultés de l'apprentissage d'une nouvelle langue et l’arrivée dans un pays inconnu. Ces textes multilingues et colorés, tracés à la main, sont à voir comme les prémisses d’un récit qui se constitue progressivement avec l’artiste. Le Point de départ est la première restitution du travail que Mathieu Pernot réalise à l’occasion de sa résidence d'artiste au Collège de France.
L'exposition est visible librement lorsque les salles sont ouvertes pour les enseignements
A propos de Mathieu Pernot
Le travail de Mathieu Pernot s’inscrit dans la tradition d’un art politique nourri d’histoire et de sociologie. L’artiste procède par séries qui sont autant de points de vue analytiques et successifs sur les grandes questions politiques et sociales de l’identité et de la mémoire, de l’aliénation et du progrès. Au cours des années 2000, il développe différents projets consacrés à l'enfermement, à l'urbanisme et à la question migratoire. Son travail réalisé avec Philippe Artières sur les archives de l'hôpital psychiatrique du Bon Sauveur a été récompensé par le prix Nadar en 2013. Il a obtenu le prix Niépce en 2014, l'année où le Jeu de Paume lui a consacré une exposition, La traversée, retraçant vingt ans de photographies. En 2017, Mathieu Pernot a présenté aux Rencontres Internationales de la Photographie d'Arles, une exposition, Les Gorgan qui retraçait les destins individuels des membres d’une famille rom, que l'artiste avait rencontré vingt ans auparavant et avec laquelle il a tissé des liens étroits.
Le Collège de France réaffirme ainsi en accueillant cet artiste au cours de l'année 2017-2018 une double volonté : participer à la réflexion autour des grandes questions qui agitent les sociétés contemporaines et s’ouvrir à des artistes qui, aux côtés des scientifiques et des professeurs, produisent des savoirs qui questionnent les mondes et aident à les comprendre, dans leur pluralité.