Après des études en archéologie et en anthropologie biologique, j’ai soutenu ma thèse sur l’apport des techniques d'imagerie dans l'identification et la caractérisation des pratiques de modifications artificielles du crâne dans les populations du Centre-Ouest de la Mésoamérique, sous la direction de Priscilla Bayle et Grégory Pereira. Au cours de celle-ci, j’ai développé un intérêt pour la forme de la boîte crânienne humaine en lien avec le développement de son cerveau. Cela m’a amené à réaliser un postdoctorat à l’Institut Max-Planck d’anthropologie évolutionnaire à Leipzig, où il m’a été donné la possibilité de me pencher sur les interactions entre l’épaisseur de la voûte crânienne et la forme du cerveau chez des fossiles de la lignée humaine, mais aussi chez les grands singes actuels.
Mon travail de postdoctorat au Collège de France (au sein du département de Paléoanthropologie du Pr Hublin) me permet de m’intéresser aux déterminants de la variation morphologique de la boîte crânienne au sein de la lignée humaine. En particulier, je porte une attention à la dimension évolutive du métabolisme cérébral que j’étudie grâce à des techniques d’imagerie. Mon travail me conduit à reconstruire la morphologie des boîtes crâniennes de fossiles humains afin d’apprécier l’évolution de leur anatomie cérébrale. Dans ce cadre, la quantification de leurs besoins énergétiques cérébraux représente un enjeu de taille dans la mesure où elle offre l’opportunité d’appréhender la nature même des mécanismes ayant contribué à l’émergence du cerveau humain cognitivement complexe, et plus largement à l’ensemble de l’évolution phénotypique au sein de la lignée humaine.
Sélim Natahi est lauréat du prix de la Fondation Hugot du Collège de France 2023.