Pierre Rosanvallon est né le 1er janvier 1948 à Blois (France). Son parcours se caractérise par son caractère atypique. Avant de commencer une carrière universitaire au début des années 1980, il a en effet consacré ses premières années de vie professionnelle à des activités d’ordre militant. Après avoir été diplômé en 1969 de l’École des hautes études commerciales (HEC), il est devenu conseiller économique de la CFDT (1969-1972) puis conseiller politique d’Edmond Maire, et rédacteur en chef de l’organe de réflexion de ce syndicat CFDT-Aujourd’hui (1973-1977). Également proche de Michel Rocard, il s’est imposé pendant cette période comme l’un des principaux théoriciens de la « deuxième gauche » en publiant L’Âge de l’autogestion (1976) puis Pour une nouvelle culture politique (1977).
Ayant renoncé en 1978 à se lancer dans la carrière politique qui s’ouvrait à lui, il se tourne alors vers des activités plus académiques. Il rejoint à cette date l’université de Paris-Dauphine, où il anime le pôle sociologique du centre de recherches Travail et Société qui vient d’être mis sur pied dans cet établissement par Jacques Delors. Directeur de recherche de 1978 à 1982 dans cette université, il se lie alors intellectuellement à Cornélius Castoriadis, François Furet et Claude Lefort. Il prépare successivement avec ce dernier une thèse de 3e cycle en histoire (publiée en 1979 sous le titre Le Capitalisme utopique. Histoire de l’idée de marché), puis un doctorat d’État ès lettres et sciences humaines (Le Moment Guizot, 1985). Ses travaux lui ouvrent les portes de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), où il est élu maître de conférences en 1983, puis directeur d’études en 1989, fonction qu’il exerce toujours. Il y a également dirigé le centre de recherches politiques Raymond Aron de 1992 à 2005.