Pauline Guillemet est agrégée d’histoire et prépare actuellement une thèse à l’université Gustave-Eiffel sous la direction de Frédéric Moret (université Gustave-Eiffel) et d’Étienne Anheim (EHESS). Après avoir enseigné dans le secondaire puis à l’université Gustave-Eiffel, elle est, depuis septembre 2021, ATER au Collège de France, attachée à la chaire du Pr Patrick Boucheron. Ses recherches portent sur l’inscription sociale du critique d’art John Ruskin (1819-1900) au sein du courant du Gothic Revival dans la seconde moitié du XIXe siècle en Grande-Bretagne.
Dans son travail de thèse, elle interroge – à partir des propositions théoriques de John Ruskin – la construction, dans la seconde moitié du XIXe siècle, de la catégorie intellectuelle de « gothique » comme outil de la critique sociale. Au croisement de l’histoire sociale et de l’histoire intellectuelle, elle étudie les dispositifs sociaux et institutionnels d’inscription de l’auteur dans les réseaux bourgeois de la critique d’art. Elle travaille aussi sur la manière dont Ruskin utilise la référence gothique en la chargeant d’une portée socio-politique qui en fait un instrument pour penser le corps social dans la seconde moitié du XIXe siècle en Grande-Bretagne. Dans la perspective de l’émergence de la discipline sociologique et de l’urbanisme à la fin du XIXe siècle, elle étudie comment le gothique est utilisé comme un modèle permettant à la fois de penser le social et de penser la ville.
Elle est, depuis sa prise de fonction comme ATER au Collège de France en septembre 2021, directrice de la rédaction de la revue numérique Entre-Temps, attachée à la chaire de Patrick Boucheron.
Pauline Guillemet est lauréate du Prix de la Fondation Hugot du Collège de France 2022 (sur proposition de Patrick Boucheron, chaire Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle).